Ruytchi Souzouki

Ce court rappel biographique est tiré de l’ouvrage de Dimitri Salmon paru aux éditions de l’Usine en 2015.
Si vous voulez en savoir plus sur la vie de R. Souzouki, je vous conseille de l’acquérir.

Ruytchi Souzouki, peut également s’écrire Ryuichi Suzuki.
Ruytchi SOUZOUKI est né le 02 août 1904¹ à Yokohama et il décède en 1985 à Paris. Il repose dans la fosse commune du cimetière parisien de Thiais².

Il fréquente dans son enfance le lycée Gyisei à Tokyo au Japon. Il apprend les rudiments du métier chez Sanzo Wada (1883-1967), artiste de renom et poursuit son apprentissage à l’école des Beaux-arts de Rio de Janeiro au Brésil où il a suivi son père banquier.
Paul Fort (1872-1960) le découvre au début des années 20 et le fait venir en France.

En 1922, il a sa première exposition personnelle à la Galerie Manuel Frères à Paris avec un catalogue préfacé par André Salmon (1881-1969).

Photo : 1923, devenant l’atelier de Foujita

Il rencontre Foujita (1886-1968) et s’installe dans le Montparnasse des années folles. Il figure sur la photographie de groupe prise devant l’atelier de Foujita.

Foujita réalisera un portrait de Souzouki – une gravure – et le présentera au mécène Jiroshachi Satsuma (1901-1976) qui fera entrer une de ses toiles à la Galerie nationale de Prague en 1936.

Il fréquentera l’ensemble de la colonie des peintres japonais établi dans la capital et notamment Toshio Bandô (1895-1973) et Shikanosuke Oka (1898-1978).
Il vécut une vingtaine d’années avec Madeleine Ménard, artiste dont on ne sait pratiquement rien.
Il reçoit le prix de l’Ambassade du Japon à Paris en 1939 et la médaille d’argent de la Ville de Paris en 1980.
Il apparaît dans le Journal officiel du 26 août 1924 comme artiste bénéficiant des droits de suite (loi du 20 mai 1920).
Il est présent à partir de 1923 aux Salons d’Automne, aux Salons des indépendants et à ceux des Tuileries.

Photo de R. Souzouki lors de l’exposition chez Romi le 6 février 1956

Il publie un texte sur le théâtre Kabuki dans la revue Bizarre n°1 en mai 19554
Eric Losfeld, l’éditeur de Benjamin Perret, publie un recueil de ses dessins consacrés à Brigitte Bardot –  » Brigitte Bardot », Paris, Le terrain vague, Eric Losfeld, 1960, illustré pleine page de nombreuses caricatures de B. Bardot par Souzouki.
Il a joué dans le film,  » Les gaspards » extrait avec R. Souzouki » 1973 – France – Comédie – 1h34 / Il fait un touriste japonais –
Réalisation : Pierre Tchernia

Portrait réalise en 1970 par Odile Montserrat – ASA press

Ruytchi Souzouki, tout jeune, a déjà parcouru la terre.
il a peint ses rêveries de voyageur errant et c’est un tohu-bohu d’images fugitives, fascinantes et nostalgiques.
C’est l’étrange kaleïdoscope de la vie moderne.

Paul GSELL

Ruytchi Souzouki fera sur l’élite artistique de Paris une impression considérable, car on découvre chez ce jeune peintre un tempérament exceptionnel. Il est certain que la nature l’a créé peintre ; le monde n’est même, pour lui, qu’un champ de visions, qu’un pretexte à transposition. Il a fourni en deux ans un chemin énorme allant du complexe au simple, ou plutôt à l’essentiel. C’est un coloriste extraordinaire mais qui s’arrache à la volupté des couleurs pour aspirer maintenant à la quintessence.
ce qui le caractérise c’est le mouvement : il y a chez lui, mpeme dans les attitudes sphyngétiques du repos, comme un vertige. Bien que le tableau soit pour lui une création cérébrale, ce peintre n’est pourtant nullement impressionniste mais veut, au contraire, construire. Souzouki n’a besoin que d’être vu pour être admiré, et on ne l’oublie plus.

Jean ROYÈRE

Portrait de R. Souzouki chez lui, sans doute au début des années 80

Ruytchi Souzouki, figurant dans le film « Les Gaspards » de Pierre Tchernia