Né en 72, au siècle dernier, j’ai toujours collectionné, d’abord des timbres, des minéraux puis des pierres semi-précieuses jusqu’à mon entrée aux Beaux-Arts de Lyon en 1990, après l’obtention d’un bac F12 (Arts Appliqués).
Suite à une grande détresse financière étudiante, j’ai vendu ma collection de timbres à bas prix et j’ai appris que lorsqu’on est pressé, une collection ne vaut plus rien. Je tourne alors la page des timbres et des minéraux pour passer aux œuvres d’art.
Sans beaucoup de revenus et avant l’avènement d’internet, je devais me contenter de ce que je trouvais dans les brocantes, Emmaüs et autres bric-à-brac. Et pour ceux qui ont l’œil, le temps et la chance de vivre à côté d’un bric-à-brac, on peut trouver de petits trésors.
Ma collection personnelle se constitue au fil de mes voyages et de mes rencontres. Elle est le reflet d’opportunités et de ma curiosité.
Après ce court séjour aux Beaux-Arts de Lyon, j’ai poursuivi des études d‘histoire de l’art à Lyon II. Des études surprenantes, où l’on vous dit d’abord qu’à peine 1% d’entre nous travaillerons dans cette branche, où l’on vous demande pourquoi vous n’avez pas encore visité Venise (il faudrait d’ailleurs que j’y aille un jour) et où une professeure défraichie laissait voir ses sous-vêtements à travers ses chemisiers transparents.
Mais où j’ai eu la chance de tomber sur les cours de Dario Gamboni qui m’a fait comprendre que l’art n’est pas seulement une histoire d’esthétique mais aussi de sociologie.
Portrait de Francois Deneulin par Manuel Leonardi
Parallèlement à mes études et pour répondre à l’appel de la Nation, j’ai travaillé au département Arts Plastiques de la DRAC Rhône-Alpes pendant deux ans.
Un grand découverte du fonctionnement de l’institution culturelle et de ses acteurs, très formateur, peut-être un peu trop. Mais à côté d’une conseillère en arts plastiques antipathique dont je tairai le nom, il y eut pendant un temps une seconde conseillère, Corinne le Neün.
Une rencontre enrichissante qui m’a notamment fait découvrir un projet de commande publique sur lequel elle avait travaillé au Château d’Oiron.
Ils n’avaient pas tort, en histoire de l’art, impossible de trouver du travail.
Par un concours de circonstance et des rencontres, je me suis retrouvé à travailler sur Autocad et Pro-Engineer, deux logiciels de modélisation en mécanique.
Avec ces connaissances informatiques, j’ai fait de l’automatisation, de l’assistance et de la formation en ingénierie dans les bureaux d’études et méthodes de deux entreprises en Savoie et Haute-Savoie sur le logiciel Pro-Engineer.
Parallèlement, une rencontre m’a fait découvrir le monde de la chorégraphie et je suis devenu codirecteur artistique, administrateur, scénographe, webmaster et homme à tout faire de la compagnie Lanabel de 1998 à 2018.
En 2009, j’ouvre ma première galerie dans un petit village de l’Isère, Barraux, une bonne raison pour acheter un peu plus d’art.
En 2012, je me retrouve au Burkina-Faso pour une tournée dans les CCF de Ouagadougou et Bobo-Dioulasso avec la pièce Rawar de la Cie Lanabel, dont le thème portait sur les états de violence.
Je fais le tour des ateliers pour voir si je peux ramener une œuvre du Burkina-Faso en souvenir et j’apprends, au détriment de mes finances, que j’ai l’air d’un portefeuille sur patte.
Lavé et rincé, il n’y avait plus rien dans mes poches à la fin du séjour et je n’avais ramené que de pâles copies. Formateur !
Ce premier séjour m’a permis d’entrer en contact avec l’artiste Abou Traoré, sculpteur de Bobo-Dioulasso, une rencontre qui allait changer ma vie.
Nous avons commencé à collaborer ensemble, j’ai introduit son travail dans le décor d’une des pièces de la Cie Lanabel » Atropos « , puis j’ai organisé plusieurs expositions et ateliers en France.
A l’été 2018 et pour des raisons familiales, je me retrouve à Bergen en Norvège, faisant de grands écarts entre la Norvège, la France et le Burkina-Faso.
En 2019, ayant eu vent de l’organisation de la première BISO (Biennale Internationale de Sculpture de Ouagadougou), j’ai motivé les acteurs de la scène burkinabé à organiser un premier BISO Off ensemble. Je profite aussi de cette année pour tenter l’association dans l’ouverture d’une galerie dans le quartier historique de Bergen, Bryggen. Résultat, une catastrophe, grosses pertes et fermetures après 6 mois.
Début 2023, au regard de l’étrange marché de l’art de la Norvège, je décide de n’être plus que collectionneur et de soutenir la jeune galerie Burkinabè Togonda.