« C’est le poète des Ballades Francaises (Paul Fort. 1872-1960) qui, le premier, découvrit Souzouki et l’aima, pour tout l’avenir dont est riche ce débutant. »

André Salmon en 1923 (1881-1969)

Ce rappel biographique est tiré de l’ouvrage sur Souzouki avec l’aimable autorisation de Dimitri Salmon – Editions de l’Usine, 2015.

Ruytchi SOUZOUKI (ou Ryuichi Suzuki) est né le 02 août 1904 à Yokohama ou Tokyo du couple Mr Masuo Suzuki et Mme Waka Suzuki1.
Il décède en 1985 à Paris et repose dans la fosse commune du cimetière parisien de Thiais.

Ci contre, un autoportrait de 1922, exposé à la Galerie Manuel Frères

Tableau de Ruytchi Souzouki de 1922.
Photo, devant l'atelier de Foujita en 1923
Le deuxième en partant de la droite

Il fréquente dans son enfance le lycée Gyosei à Tokyo au Japon (Ecole de l’étoile du matin). Il apprend les rudiments du métier chez Sanzo Wada (1883-1967), artiste de renom.
À partir de mars 1921, il poursuit son apprentissage à l’école des Beaux-arts de Rio de Janeiro au Brésil où il a suivi son père Masuo Souzouki, banquier au sein de la Yokohama Skokin Bank. Il suit les cours de peintures et de modèles vivants avec le peintre Rodolpho Amoedo. Il habite au 185 rua Ruy Barboza à Rio de Janeiro1.
Il rencontre à cette période Daigaku Horiguchi (1892-1981), poète et traducteur de litterature francaise.
Paul Fort (1872-1960) le découvre, au début des années 20, lors de conférence qu’il fait au Brésil. Il le fait alors venir en France.

En 1922, il a sa première exposition personnelle à la Galerie Manuel Frères à Paris avec un catalogue préfacé par André Salmon (1881-1969).
Voir le catalogue de l’exposition

Photo, devant l’atelier de Foujita en 1923
Le deuxième en partant de la droite

Tableau de Souzouki
Paul Fort en conférence – 1921

Il rencontre Tsugouharu Foujita (1886-1968) qui le présentera au grand mécène Jirohachi Satsuma (1901-1976). Celui-ci fera entrer une de ses toiles à la Galerie National de Prague en 1936.
Souzouki s’installe dans le Montparnasse des années folles. Il fréquente la colonie des artistes japonais tels Foujita (1886-1968), Toshiô Bandô (1895-1973) et Shikanosuke Oka (1898-1978).

Foujita réalisera un portrait de Souzouki – une gravure, voir ci contre.

Il vécut une vingtaine d’années avec Madeleine Ménard (1902-?), artiste dont on ne sait pratiquement rien.


Il reçoit le prix de l’Ambassade du Japon à Paris en 1939 et la médaille d’argent de la Ville de Paris en 1980.
Il apparaît dans le Journal officiel du 26 août 1924 comme artiste bénéficiant des droits de suite (loi du 20 mai 1920).
Il est présent à partir de 1923 aux Salons d’Automne, aux Salons des indépendants et à ceux des Tuileries.

Photo de R. Souzouki lors de l’exposition chez Romi le 6 février 1956

Il publie un texte sur le théâtre Kabuki dans la revue Bizarre n°1 en mai 1955.


Eric Losfeld, l’éditeur de Benjamin Perret, publie un recueil de ses dessins consacrés à Brigitte Bardot –  » Brigitte Bardot », Paris, Le terrain vague, Eric Losfeld, 1960, illustré pleine page de nombreuses caricatures de B. Bardot par Souzouki.
Il a joué dans le film,  » Les gaspards » extrait avec R. Souzouki » 1973 – France – Comédie – 1h34 / Il fait un touriste japonais –
Réalisation : Pierre Tchernia

Ruytchi Souzouki, figurant dans le film « Les Gaspards » de Pierre Tchernia

Portrait réalise en 1970 par Odile Montserrat – ASA press

Ruytchi Souzouki, tout jeune, a déjà parcouru la terre.
il a peint ses rêveries de voyageur errant et c’est un tohu-bohu d’images fugitives, fascinantes et nostalgiques.
C’est l’étrange kaleïdoscope de la vie moderne.

Paul GSELL

Ruytchi Souzouki fera sur l’élite artistique de Paris une impression considérable, car on découvre chez ce jeune peintre un tempérament exceptionnel. Il est certain que la nature l’a créé peintre ; le monde n’est même, pour lui, qu’un champ de visions, qu’un pretexte à transposition. Il a fourni en deux ans un chemin énorme allant du complexe au simple, ou plutôt à l’essentiel. C’est un coloriste extraordinaire mais qui s’arrache à la volupté des couleurs pour aspirer maintenant à la quintessence.
ce qui le caractérise c’est le mouvement : il y a chez lui, mpeme dans les attitudes sphyngétiques du repos, comme un vertige. Bien que le tableau soit pour lui une création cérébrale, ce peintre n’est pourtant nullement impressionniste mais veut, au contraire, construire. Souzouki n’a besoin que d’être vu pour être admiré, et on ne l’oublie plus.

Jean ROYÈRE

Portrait de R. Souzouki chez lui, sans doute au début des années 80

1 – UNIVERSIDADE FEDERAL DO RIO DE JANEIRO. Escola de Belas Artes. Arquivo Histórico
6 documentos de Ryuichi Suzuki
1 Requerimento de Matrícula; 1 Atestado de idoneidade; 1 Recibo de pagamento da taxa; 1 Certificado da Secretaria das Relações Exteriores do Brasil; 1 Certificado de habilitação em exame; 1 atestado de vacinação

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